Hotel Monty
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Cher occupant, Choisissez une chambre, mettez vous à l'aise... La nuit va être longue, tellement longue.
 
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 Drôle de réveil

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Shaé Wenthorn

Shaé Wenthorn


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MessageSujet: Drôle de réveil   Drôle de réveil Icon_minitimeMar 15 Jan - 20:44

Shaé sursauta dans son lit, completement paniquée. Elle ouvrit les yeux et scruta le noir, devant elle. Qu’est ce qui la prenait ? Elle dormait pourtant si bien quand elle avait vu un visage s’imposer à elle. Une tête de rockeur des années 80, une boucle d’oreille en or. Puis un poulailler, si banal en apparence mais Shaé se retint de hurler de frayeur en voyant un petit poussin qu’une main prenait. L’autre main tenait fermement un couteau de cuisine de taille considérable. Une voix tonitruante résonna à ses oreilles : « C’est ce qui t’arrivera si tu racontes quoi que ce soit. ».
Un flash, le décor changea. On était maintenant dans une grande cuisine délabrée, elle s’approchait d’une silhouette recroquevillée dans un coin de la salle, retenant un gémissement. Bon, sang, elle ne la supportait plus cette gamine, elle en avait assez ! Elle allait en finir. Elle avança son couteau vers la chose tapie dans le coin.
Puis, ça rechangea : elle était maintenant la silhouette sur le sol. Un homme arrivait vers elle, de taille considérable. Elle se retenait de hurler de frayeur mais un couinement sortit de ses lèvres. Il avançait encore, encore et encore quand il allait frapper. Il se leva soudainement et un éclair zébra la lame du couteau.

Shaé se redressa dans son lit en hurlant de frayeur. Cette fois-ci, elle n’avait pas réussit à retenir son cri. Pourquoi rêvait-elle de ça ? Encore le rêve du couteau. Elle ne l’avait pas fait depuis un mois. Pourquoi avait-elle la désagréable impression que le couteau s’approchait de plus en plus à chaque fois qu’elle refaisait le cauchemar ?
Shaé se leva dans son lit et posa ses pieds au sol. Le contact avec le plancher glacé la réconforta quelque peu. Elle était encore en vie, elle ressentait les choses…


- Bien sur que tu es en vie imbécile ! Qu’est ce que tu croyais ?! Que le cauchemar allait te tuer ?!

- Chut Luna ! Tu ne vois pas que cette enfant est déjà suffisent bouleversée comme ça ? Inutile que tu en rajoutes !

- Oh ! Shaé tu entends ça ? Maman Kate vient te porter secours ! Oh, je m’incline devant cet élan de générosité ! Pardonnez-moi Majesté !

- Je veux ma maman ! Pourquoi est ce qu’elles se disputent tout le temps ? Chut ! MAMAN !

- Bon sang !! Cette morveuse commence à me saouler sérieusement ! Kate, ô mère protectrice, tu peux la calmer !


Shaé se leva à la quatrième vitesse, se mettant la main sur les oreilles comme si ç’allait suffire pour l’empêcher d’entendre les voix. Debbie recommençait à pleurer, comme l’enfant de quatre ans qu’elle était, Luna jouait la rebelle, cette femme conquérante et sexy qu’elle pouvait être et Kate tentait tant bien que mal de les protéger toutes les quatre. Mais où était Lee ? Le garçon de neuf ans ne s’était pas manifesté cette fois-ci…
Shaé tenta de faire le vide dans sa tête, mais la dispute des voix l’en empêchait. Puis vint le tournis, comme à chaque fois. Elle se leva pour essayer de sortir de la chambre, d’aller prendre l’air, tenta de respirer, déambula dans les couloirs, heurtant les murs pour éviter des hallucinations.
Pour finir, Shaé ouvrit une porte et se retrouva devant une immense baie vitrée. Elle s’approcha de la vitre glacée et posa son front dessus. Le froid glacial la rasséréna quelque peu. Shaé fit glisser ses doigts contre la paroi et souffla sur la vitre. De son doigt, elle inscrit dans la buée.

PSYCHOSE DELIRANTE AIGUE
DERNIER STADE


- Bon sang Shaé ! Arrête ça tout de suite ! Efface moi ça dans les dix secondes qui suivent où s’en est fini de nous !

- Bon sang ma puce, Luna à raison, efface ça en vitesse ou tout ira de travers. S’il te plait Shaé !

Quand elle eut fini de tracer les lettres capitales, en écriture d’imprimerie, elle effaça le tout. Elle était sereine, personne n’était dans les environs, et s’il y avait eu quelqu’un, il n’aurait pas vu les inscriptions qui étaient sur la glace, la lumière n’était pas suffisante.

Après avoir regardé les étoiles dans le ciel quelques instants, le temps que les voix se taisent et qu’elle se soit retrouvée dans son état normal, Shaé se dirigea vers un couloir et décida de faire un tour dans les couloirs.

[…]

Un bruit retentit quelque part. Immédiatement, Shaé se réveilla et se retrouva sur une chaise sur laquelle elle ne s’était jamais assise, du moins pas dans ses souvenirs.
Paniquée, elle se souvint d’une fois où ça s’était passé et pour laquelle la fin avait été dramatique. Shaé regarda la baie vitrée, elle était revenue à son point de départ.


** Bon sang ! Qu’est ce que vous avez fait ?! Vous vous souvenez avec le professeur Wulls ?! Il ne faut pas recommencer, s’il vous plait ! **

- C’était pas moi, fit une voix zézayant que Shaé reconnu comme étant celle de Debbie. C’était Lee ! Il a fait un joli tour ! On a regardé les fleurs ! J’aime bien les fleurs, maman m’en donnait souvent pour faire des bouquets…


Ainsi Lee s’était-il manifesté. Bonne nouvelle, il était toujours là, ce brave garçon de neuf ans… Shaé se rassit dans sa chaise et regarda les étoiles.
Puis un bruit, un autre.
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Véga

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MessageSujet: Re: Drôle de réveil   Drôle de réveil Icon_minitimeMar 15 Jan - 22:43


[.:. Un an et demi auparavant .:.]


Elle avait eu mal aux dents des semaines entières encore tellement elle avait dû tirer fort sur les liens qui retenaient ses poignets joints. Elle s'était retrouvée seule dans une grande chambre aux murs blancs constellés de vitres dorées et de tableaux peints de noir et rouge, les bras attachés au-dessus de sa tête, contre la tête du lit en acier forgé. Elle avait la bouche entrouverte, salivante sur une étoffe de soie qu'on avait reliée derrière sa tête. Quand elle la bougeait, elle avait si mal aux bras qu'elle aurait cru les arracher. Elle regarda, presqu'inquiète, autour d'elle car, bien que se réveiller ainsi n'était pour elle pas une première (environ tous les mercredis soirs), elle ne s'était jamais retrouvée seule comme ça. Les lustres ne vacillaient pas au-dessus de son visage figé, les lumières étaient éteintes et la pénombre du crépuscule s'infiltrait lentement au travers des carreaux polis des fenêtres de l'appartement. Elle savait bien où elle était, elle reconnaissait le plafond haut, peint de milliards d'arabesques. Sugar ne vivait pas là, il louait simplement l'appartement à ses filles. Elles remontaient accompagnée chacune tour à tour pour exécuter divers jeux morbides. Véga n'avait jamais été ici avant de connaître Jack. Il était encore le seul qu'elle voulait bien laissé venir ici. Quelques fois, cela durait des heures entières, Lulu frappait derrière la porte, tambourinait, et, constatant qu'elle ne parviendrait pas à obtenir l'appartement à la place de son amie, elle quittait l'immeuble et cherchait un autre coin où tapiner.

Les draps étaient recouverts de sueur et suintaient à ses pieds. Ils étaient descendus si bas; elle n'en avait pas le souvenir, étrangement. Ce qui la marqua, à cet instant, fut le fait qu'il y ait ce silence total. Pas même le brouhaha régulier des voitures new-yorkaises au bas de l'immeuble, pas même le frisson du vent dans la cîme des arbres hauts, rien. L'appartement était un grand duplex blancs, chics, que Sugar amménageait régulièrement pour ses "filles chéries" et les dorures, les marbrures n'étaient rien de plus que la puissance de son argent, la grande postérité de sa luxure dégueulasse. Véga en avait marre. Elle ne pouvait pas ouvrir la bouche, à cause de ce bâillon qui lui nouait la gorge et ses poignets semblaient saigner, ce qu'elle ne pouvait pas vraiment vérifier puisqu'ils étaient hors de sa vue. Elle attendit bien deux heures ainsi, à tenter de se calmer, à tenter de retrouver une partie de son sommeil étrange, à chantonner parfois pour passer le temps ou à contempler les diverses peintures qui ornaient le plafond haut. Lorsqu'elle entendit la porte s'ouvrir et la voix d'Angel, son accent doux de la Russie profonde, retenir entre les meubles de chêne brut et vernis, la jeune femme sentit son coeur bondir au fond de sa poitrine pour remonter dans sa gorge. Elle voulait crier à Angel de venir la récupérer, là où elle était, au deuxième étage du duplex, dans la seule chambre, dans le seul lit de l'appartement de Sugar. Mais ce ne furent que des gémissements misérables qui parvinrent à appâter "la Ruskov", car tel était le surnom, certes stupide, qu'attribuait Manaa à sa meilleure amie. Angel l'avait aimablement délivrée tandis que Véga retenait ses larmes comme en lisant un épitaphe, et celui de Mandarine. Par endroit, les draps étaient aussi froids qu'une pierre tombale, les soirs d'hiver. Alors, elle n'avait rien fait d'autre que pleurer, tout bêtement. Et de sa voix chaude, de cet accent imperturbable dont elle était maîtresse, Angel avait su la rassurer.


.:. Fin de la transmission du flash-back .:.

Véga se réveilla brusquement. Les derniers lambeaux de rêves, rescapés de la secousse brutale de l'éveil insensible, disparaissent rapidement, elle avait déjà tout oublié. Véga avait passé une nuit très agitée, ce qu'elle remarqua à la sueur de son front et à la moiteur de ses draps. Quoiqu'une nuit serait beaucoup dire pour qualifier le mince sommeil dans lequel elle s'était plongée éperdumment. Elle regarda sa montre, rapidement et vit qu'elle n'indiquait même pas minuit. A quelle heure était-elle entrée à l'hôtel ? Elle se leva à demi, la tête pleine de sommeil encore puis se dirigea avec un mal fou vers la porte de sa chambre. Depuis quand n'avait-elle plus rêvé ? De toute évidence, elle avait réussi à retrouver le sommeil, même si ce fut de très courte durée. Elle était presque satisfaite de ce qu'elle avait fait pour s'endormir: rien.

Comme elle était de nouveau assaillie par les pensées noires qui la rongeaient depuis toujours, ou du moins depuis Junie, elle secoua la tête en fermant les yeux et manqua de prendre un mur en pleine figure, ce qui aurait achevé de la réveiller, en soi, se dit-elle en étouffant un rire idiot parce qu'il n'y avait rien de drôle à ça. Le frôlement du mur fit étrangement remonter quelques souvenirs qu'elle croyait définitivement morts depuis longtemps. Elle s'arrêta subitement au beau milieu du couloir, le coeur alerte et le souffle coupé par les visions affreuses qui revenaient à elle : Jack. Cette dernière fois entre eux. Il l'avait abandonnée là dans l'appartement de Sugar sans le moindre égart pour elle, qu'il avait dit aimer comme un fou, et, sans Angel pour la secourir, elle y serait restée peut-être des jours entiers. Pourquoi ? Pourquoi se rappeler de Jack uniquement maintenant ? Penser à Junie la faisait souffrir, penser à son père encore plus. Elle voulut secouer la tête pour faire sortir de son âme cette pourriture qui la bouffait mais non, les larmes jaillirent de ses yeux et elle se contenta d'avancer d'un pas hagard entre les murs du couloir.

Lorsqu'elle arriva en bas, après s'être hissée difficilement le long de la rampe de l'escalier en bois brun, ses larmes avaient déjà séchées et elle percevait quelques bruits plus loin. De la vie ? Il lui en fallait beaucoup car elle se sentait morte comme le plus vieux des cadavres. Elle tomba face à une longue baie vitrée, de par laquelle filtrait les néons lumineux d'une lune pleine et ronde comme un coeur blond. Les pâles rayons d'argent se fixaient sur la silhouette anéantie d'une jeune fille, peut-être de son âge, mais voire plus jeune qu'elle, qui se tenait la tête contre la vitre. Cette découverte la déstabilisa un instant puis, fouillant dans ses poches, elle dénicha une cigarette et un briquet dont elle se servit pour allumer la première. Les doigts de sa main libre posés sur la vitre épaisse et un peu salie, elle demanda :

- Est-ce que ça va ? Ce sont les bruits de l'hôtel qui vous dérangent ?

Elle portait un étrange respect dans sa voix. Sa voix était très rauque et très triste, ce qui, soit, comme pour Manaa et le reste des entraîneuses, inspirait une quiétude banale et vous rassurait un tant soit peu, soit vous inquiétait et vous permettait de la fuire à votre guise. Ici, elle supposa qu'elle inspirait la première solution. Véga n'était pas du genre à faire peur. Elle était du genre... elle ne savait pas vraiment de quel genre elle était. Baissant les yeux un moment, elle remarqua qu'elle était toujours habillée, ce qui voulait bien dire qu'elle ne s'était pas changée au moment de s'endormir. Ca ne l'étonnait pas : ne s'étant pas attendue à dormir, elle n'avait pas vu l'utilité de se changer ? Elle tira sur son embryon de jupe en cuir, tapota le talon de ses longues bottes noires de daim à l'allure flambant neuve et rajusta ses collants de laine noire pour qu'ils sieyent à la peau de ses jambes.
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Shaé Wenthorn

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MessageSujet: Re: Drôle de réveil   Drôle de réveil Icon_minitimeVen 18 Jan - 9:23

Shaé regarda sur sa droite. La voix qui avait fusé était féminin et était empreinte d’une sorte de profond respect. Une jeune fille qui ne devait pas être plus âgée qu’elle, se tenait en face de la vitre. Est-ce que ça allait ? Shaé se retint de sourire ironiquement, ça faisait trop longtemps qu’elle n’allait pas bien, trop longtemps que sa vie n’était qu’une épave, une ombre. Depuis qu’elle avait eu quatre ans. Un long frisson parcourut son dos. Pourquoi faisait-il si froid tout à coup ?
Shaé soupira, qu’allait-elle répondre ? La vérité ? Sûrement pas ! Les gens ici seraient bien susceptibles d’appeler les flics s’ils la reconnaissaient. Elle ne se voyait pas lancer, d’un air désinvolte « Oh, je vais très bien, il y a juste ma psychose et les p’tites voix dans ma tête qui me rendent plus dingue que je ne le suis déjà ! Mis à part ça, tout est nickel ! ». Non, ça ne pouvait pas aller.
Mais il fallait faire comme si, et ça, Shaé en avait l’habitude, d’un air tranquille, elle répondit :


- Oui, je vais bien… Les bruits ne me dérangent pas, bien au contraire. C’est juste que j’ai fait des cauchemars assez terrifiants.

- Terrifiants tu peux le dire ! T’as encore rêvé de ce dégénéré mental qui te menaçait de te tuer avec un couteau !

- Mais merde Luna ! Ferme-la pour l’instant ! Tu ne veux pas laisser cette pauvre Shaé en paix ?

Lee ! Lee était revenu ! Shaé sourit, réconfortée par la présence du gamin, bien que ce soit dans sa tête. Elle sourit faiblement et regarda au travers la vitre. Soudain, elle recula, figée d’horreur. Un couteau était apparu, de l’autre côté de la vitre. La jeune femme ne semblait pas l’avoir vu, ce qui prouvait que c’était bien une hallucination. Pas réconfortant pour autant, Shaé recula, les mains tremblantes entre les plis de sa robe de chambre. ROBE DE CHAMBRE ?! Quelle galère ! Elle s’était baladée dans l’hôtel dans cette tenue provocante ! Mais quelle honte !
Heureusement pour la jeune femme, l’obscurité ne permettait pas de voir le rouge se peindre sur son visage, ce pour quoi Shaé remercia le ciel. Shaé s’adossa au mur, comme si de rien n’était et enleva vite la goutte de sueur qui coulait le long de sa nuque, effrayée.
Lee lui intima l’ordre de se calmer, d’une voix tellement encourageante. Il lui dit que ce n’était rien, qu’elle était dans une phase entre le sommeil et l’état conscient. Quoi que peu rassurée, Shaé se sentit pourtant déjà mieux. Comment un gamin de neuf ans arrivait-il parler comme ça ? Il était d’un convainquant, aussi proche d’elle qu’un amant mais avait quand même huit ans de différence.
La jeune femme sentit l’odeur de la cigarette, quelque part sur sa droite, ou bien était-ce sa gauche ? Elle ne savait plus. Elle regarda la jeune femme qui avait parlé, souriante :


- Vous aussi vous fumez… On a beau nous répéter que c’est mauvais pour notre santé, je ne peux m’empêcher de continuer, à en devenir dingue ! Vous voulez bien m’en passer une ?

- A en devenir dingue ?! Non mais je rêve, Shaé ma chère tu l’es déjà !!


- Ferme-là…


Shaé avait murmuré, mais elle l’avait dit, ça faisait tellement longtemps qu’elle rêvait de faire taire cette sournoise de Luna ! Elle en avait marre de cette nana qui se prenait pour la reine du monde, completement déjantée !
La jeune femme regarda la baie vitrée devant elle et admira son reflet… Un brin coquine cette robe de chambre, heureusement que c’était une femme avec elle dans ce couloir.
Finalement, Shaé se souvient des règles de bonnes manières, enfin, Kate le les lui rappela. Rapidement, la jeune femme tendit une main amicale à la jeune fumeuse :


- Enchantée, je m’appelle Shaé. Permettez-moi de vous tutoyer, personnellement je trouve que le vouvoiement est trop respectueux et ça me donne la nausée, comme si on me considérait comme étant une vieille femme ce qui n’est pas des plus agréable.

- Ouah dis donc, t’as le sens de la tournure ma puce ! Encore un don que je ne te connaissais pas ! Il y en a d’autres comme ça ? Histoire de me préparer à un choc ?


Shaé sourit dans l’obscurité, Kate faisait vraiment office de mère pour elle, mais si la vraie lui manquait énormément. La jeune femme de trente-trois ans la tenait en affection et désirait avant tout la protéger.


- Eh Shaé ! Moi aussi je t’aime ! Je t’ai aussi protégée même si tu ne le sais pas !

Si elle l’avait pu, Shaé aurait éclaté de rire. Lee était tellement adorable ! Mais elle resta impassible devant la glace, regardant la ville et les étoiles. Le décor était vraiment magnifique, elle pouvait y passer des heures.
Elle posa ses mains sur la baie vitrée. Une buée apparut autour de ses mains mais elle disparut bientôt. Tout était éphémère.


- C’est beau n’est ce pas ? Je pourrais passer ma vie à regarder la ville et les étoiles de la sorte… Mais malheureusement je repartirais rapidement d’ici. Tout à un temps n’est ce pas ?

La voix de Luna, suave et rauque avait retentit dans l’obscurité. Elle prenait donc le contrôle ! Il ne fallait pas ! Véga n’avait sûrement pas noté de différence, les deux jeunes femmes avaient la même voix, mais si c’était Lee, Kate ou Debbie, les choses se corseraient pour la jeune Shaé. En son for intérieur, Shaé hurla, en chœur avec les trois autres.

- Arrête tout de suite ! Tu joues avec notre vie ! Luna arrête immédiatement ! Laisse Shaé !

- Maman va te gronder Luna ! Il ne faut pas faire de bêtises !

- Luna, tu vas arrêter tes folies, ce n’est pas seulement Shaé que tu condamnes, mais chacun d’entre nous ! Arrête immédiatement !

- Luna ! Sale méchante ! Laisse Shaé vivre sa vie !

** Fermez-la ! **

Le corps de Shaé était comme abandonné de toute âme, ses différentes personnalités se disputant pour que le contrôle du corps revienne à Shaé, sauf Luna qui luttait pour pouvoir jouir quelque peu de l’existence dans un corps et pas à l’état de simple voix.
C’est après que tout changea, Shaé commença à avoir mal à la tête quand une voix tonitrua :


- LUNA !! Laisse Shaé et arrête de faire ton intéressante !


Immédiatement, ce fut le silence, toutes les voix se turent et Shaé se sentit revenir dans son corps. Soulagée, elle toucha ses avant-bras. Elle était redevenue elle-même.
Le dénommé Bic avait refait une apparition, c’était la troisième fois depuis qu’elle était retournée chez elle, à l’âge de six ans. Bic ne venait que lorsque les situations étaient catastrophiques et imposait le respect. Jamais il n’avait tenté de prendre le contrôle de Shaé.
Chacune de ses interventions faisaient disparaître Debbie, Kate, Lee et Luna un bon laps de temps, au grand soulagement de Shaé qui se sentait redevenir un être vivant à part entière.
Elle regarda la jeune femme et dit :

- Désolée, je ne me sentais pas bien, mais ça va mieux, beaucoup mieux !
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Véga

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MessageSujet: Re: Drôle de réveil   Drôle de réveil Icon_minitimeMer 30 Jan - 22:58

Véga sortit une cigarette de son paquet et la tendit à la jeune fille, un peu craintive. Elle tenait des propos un peu incohérents mais la jeune prostituée haussa les épaules, se disait que ce n'était rien, qu'elle n'était pas dans un cas plus convaincant. Rien qu'à voir le métier dépravé qu'elle avait à exercer, rien qu'à voir ces gens qu'elle fréquentait et cette vie merveilleuse qu'elle avait vécu avant ces événements regrettables, un départ pour l'Angleterre, simplement, et qu'elle ne pouvait s'empêcher, néanmoins, de regretter chaque jour, de détester comme si on lui avait fait ingurgiter trop d'huile de ricin. C'était idiot, elle savait bien, mais elle n'y pouvait pas grand chose.

Shaé avait dit quelque chose à propos du tabac. C'était mauvais, en effet. Mais personne ne le disait jamais à Véga parce que le monde entier se moquait bien de savoir ce qu'elle vivait ou de ce qu'elle allait vivre. Elle-même ne se suffisait pas pour ça, rien n'était trop bien pour le reste du monde. Elle sourit et acquiesça gentiment dans un "oui" à peine murmuré.


- Les cauchemars ne sont que des rêves, semble-t-il mais il faut bien sûr y prendre garde ! Ils signifient beaucoup !

Elle se surprenait elle-même de dire un truc pareil : qu'est-ce qui lui prenait ? Est-ce qu'elle ne savait pas que parler comme ça, c'était peut-être trop dire ? Il fallait à tout prix éviter de se mettre en avant parce que les autres comptaient plus qu'elle, leur existence n'était pas tant un erreur que la sienne, et surtout parce qu'il n'avait pas à savoir comment était faite sa vie. Toute cette réflexion, bien évidemment, n'avait rien à voir avec le fait qu'elle avançait des conseils à Shaé mais elle trouvait que c'était débile de dire que les cauchemars signifiaient quelque chose, surtout qu'elle ne connaissait pas Shaé et que cette dernière n'avait peut-être pas envie de la connaître. Est-ce qu'on devenait ami comme ça, avec quelqu'un que l'on croise une fois, à qui l'on ose dire certaines choses un peu louche (à propos des rêves, tiens ou bien au sujet d'une nuit que l'on payerait), est-ce que ce genre de choses était plausible ? Non, sans aucun doute. L'exemple de Jack était trop explicite pour s'induire soi-même en erreur. Elle regrettait d'avoir parlé, elle regrettait souvent d'avoir parler et c'était pour cette raison qu'elle se taisait plus qu'elle ne vivait, quoiqu'elle en avait marre de devoir garder ses pensées pour elle, mais puisqu'il le fallait, elle subissait.

- Enchantée, Shaé ! Moi, c'est Véga ! Je viens juste d'arriver à l'hôtel et ce sont les bruits qui m'ont agitée ! Pour ce qui est du tutoiement, y a pas d'problème ! Après tout, je n'ai que 18 ans...

C'était une jeune fille grande et sage, comme Angel, qui avait l'air de dominer la baie vitrée. Elle était à peine plus petite que Véga mais c'était en comptant les talons vertigineux qui ne quittait pas la jeune femme. Elle avait des traits exceptionnelement doux et tracés comme sur une esquisse. Véga n'avait pas vraiment de penchant lesbien, mais elle trouvait que Shaé était vraiment belle à regarder. Elle n'osa pas détourner son regard pour suivre celui de cette fille, qui indiquait le ciel et les astres, tandis qu'elle les complimentait, d'une voix un peu étrange, comme dictée par un autre esprit. Véga hocha la tête en guise de confirmations et tira une longue bouffée de tabac qu'elle expira lentement contre la paroi de verre qui la séparait d'une nouvelle liberté. Le jour, en haut, se levait doucement, avec une lumière fine et presqu'incolore et qui teintait d'une clarté osbcure tout l'horizon rectiligne qui profilait plus bas, plus loin. Véga devrait partir mais quelque chose la clouait là, au sol, ses pieds ne quittaient pas le parquet brun et elle désespérait. Sa cigarette s'achevait et elle la jeta dans une poubelle, tout près après l'avoir écrasée contre un mur.

- Est-ce que tu as faim, Shaé ? Je sais qu'après un cauchemar, j'adore grignoter quelques trucs ! Ca éloigne les mauvaises ondes... Viens...

Elle faillit se frapper la tête contre un mur tellement elle détestait parler d'elle ! Qu'est-ce que Shaé pouvait avoir à faire de savoir quelque chose sur elle. Mentalement, elle se promit de ne plus laisser quoique ce fût à son propos échapper de ses lèvres, encore moins sur sa vie passée, et surtout, surtout, sur Junie...
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MessageSujet: Re: Drôle de réveil   Drôle de réveil Icon_minitime

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